En France, la loi de bioéthique impose a tout professionnel de santé d’informer son patient des risques potentiels pour sa fertilité en cas de traitement toxique et de lui proposer la mise en place de techniques de préservation de la fertilité.
Lors du dispositif d’annonce du cancer, le médecin explique les traitements qui vont être mis en place, il évoque également la fertilité et propose un rendez-vous avec un spécialiste qui, selon les cas proposera la méthode la plus appropriée. Le patient doit signer un consentement dans le cadre de la préservation.
La préservation de la fertilité doit être envisagée à titre préventif pour tous les enfants et les adultes en âge de procréer qui vont recevoir un traitement potentiellement toxique pour l’appareil reproducteur.
En 2012, on comptabilise entre 200 à 300 ovocytes ou échantillons de tissus ovariens provenant de femmes atteintes de cancer qui ont été congelés. La même année, à peine une centaine d’enfants ont bénéficié d’une préservation de la fertilité. Cela est dû à un défaut d’information des professionnels de santé et des patients.
Cette proposition de préservation de la fertilité doit se généraliser et fait parti du plan Cancer.
Les différentes méthodes de préservation de la fertilité sont :
- Chez les hommes :
- Conservation du sperme : technique proposée à partir de 12 ans. Actuellement, 40 000 hommes disposent de sperme congelé en France.
- Conservation de tissu testiculaire : technique toujours au stade de l’expérimentation. Elle est proposée quand la conservation du sperme chez le garçon pré-pubère est impossible.
- Chez les femmes :
- Conservation ovocytaire ou embryonnaire : Elle se fait par ponction transvaginale à l’issu d’un traitement hormonal. Cette technique est utilisée depuis plus de 25 ans et donne une naissance dans 10% des cas.
Avec l’utilisation d’embryons ou de gamètes, les chances de grossesse varient de 13 à 30% par tentative. La congélation d’ovocytes est une technique plus récente et à permis la naissance de 2000 enfants dans le monde dont 30 en France.
Dans le cadre de la conservation embryonnaire, les chances de grossesses sont de 25 % par embryon congelé mais présente certaines contraintes. Il faut être en âge de procréer, être en couple et avoir un projet parental (loi de bioéthique de 2004). De plus, il faut prévoir un délai d’environ 1 mois donc cette technique est impossible lorsqu’il y a urgence à commencer les traitements contre le cancer.
Pour la conservation des ovocytes, les contraintes sont les même mais elle s’applique aux patients qui ne sont pas en couple. - Conservation du tissu ovarien : technique proposée aux femmes pubères et pré-pubères depuis 1995 en cas de traitement très toxique pour les ovaires.
En 2010, on compte 1296 femmes ou filles qui disposent d’un échantillon congelé en France. Elle a permis la naissance d’une trentaine d’enfants dans le monde dont 4 en France.
L’âge limite pour en bénéficier est de 35 ans.
Cette technique n’a pas de contrainte de temps et peut donc être effectuée en urgence lorsque c’est nécessaire. Elle se fait sous anesthésie générale par coelioscopie. L’ovaire est greffée lorsque la patiente est guérie du cancer et que l’ovaire restant ne fonctionne plus.
- Conservation ovocytaire ou embryonnaire : Elle se fait par ponction transvaginale à l’issu d’un traitement hormonal. Cette technique est utilisée depuis plus de 25 ans et donne une naissance dans 10% des cas.
Ces différentes techniques sont proposées en fonction du classement des chimiothérapies par risque de gonadotoxicité (risque pour l’appareil reproducteur) et de l’âge du patient.
Il existe actuellement 23 centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain. Chaque année les centres s’assurent par écrit de la volonté des patients de poursuivre ou non la conservation. En cas de décès, les échantillons sont détruits.
> A télécharger : referentiel_preservation_de_la_fertilite_2016_2 (1).
Pour plus d’informations et en particulier sur un point plus technique et médical, vous pouvez consulter les sites ci-dessous :
www.genetique.org
https://www.ligue-cancer.net/article/39642_cancer-et-fertilite-quels-problemes-quelles-solutions
www.cecos.org
www.inserm.fr
http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Consequences-des-traitements-des-cancers-et-preservation-de-la-fertilite
http://www.francetvinfo.fr/sante/cancer/vitrifier-ses-ovocytes-pour-enfanter-malgre-le-cancer-un-premier-bebe-francais_1276599.html
http://www.parismatch.com/Actu/Sante/Cancer-et-greffe-d-ovaire-derniere-naissance-reussie-1179899