Les traitements par chimiothérapie peuvent affecter le système nerveux. C’est d’ailleurs un des principaux effets secondaires. On vous explique tout….
1. Qu’est ce que le système nerveux ?
Le système nerveux est composé du Système nerveux central (SNC) et du système nerveux Périphérique (SNP).
• Le Système Nerveux Central est composé de l’encéphale et de la moelle épinière. Il gère les pensées et les émotions. Il est également responsable de la coordination et c’est lui qui interprète l’information provenant des sens comme l’ouïe, l’odorat et la vue.
• Le système Nerveux Périphérique se compose des autres parties du système nerveux : les nerfs crâniens, les nerfs rachidiens et les nerfs périphériques.
– Les nerfs crâniens relient l’encéphale à certaines parties de la tête, du cou et du haut du corps. Ils assurent la mobilité, le sens du touché de la tête et du cou mais également la vision, l’ouïe, le gout et l’odorat.
– Les nerfs rachidiens et périphériques partent de la moelle épinière vers d’autres parties du corps. En fait, ils transmettent les messages en envoyant des signaux sensoriels à la moelle épinière et l’encéphale. Ils participent à la mobilité, aux sensations et au contrôle des fonctions involontaires comme le rythme cardiaque et la respiration.
2. Quels traitements affectent le système nerveux ?
Les médicaments responsables de cette toxicité sont :
• Les poisons du fuseau :
– Les alcaloïdes de la pervenche : Vincristine, Vinblastine, Vindésine, Vinorelbine
– Les taxanes : Taxol et Taxotère
– Les épothilones
• Les sels de Platine : Cisplatine et Eloxatine
• Velcade et Bertézomib
• Thalidomide
• Etoposide
• Cytarabine (à doses élevées)
• Ifosfamide (à doses élevées)
• Méthotrexate (à doses élevées)
3. Quels sont les dommages ?
La neuropathie périphérique est un effet secondaire très fréquent des chimiothérapies ; on estime que 30 à 70 % des patients en souffrent.
La neuropathie est une atteinte des nerfs périphériques. En fait, c’est une conséquence d’une atteinte toxique directe de l’axone ou d’une démyélinisation (en affectant les gaines qui entourent les nerfs).
Toutes les fibres nerveuses sont susceptibles d’être atteintes (sensitives, motrices, végétatives)
Cet effet est lié aux doses des traitements, à l’accumulation, ainsi qu’à la durée. Mais généralement, les douleurs sont régressives à l’arrêt des traitements.
Certains patients sont plus exposés que d’autres : l’abus d’alcool, le diabète, patients montrant une perturbation du bilan hépatique, ainsi que les patients ayant reçu des chimiothérapies neurotoxiques.
Ces neuropathies se traduisent par :
– Paresthésies : Impressions de paralysie, fourmillement, souvent déclenchées par le froid. Cela affecte les mains et les pieds et parfois le visage.
– Sensation d’engourdissement ou diminution de la sensibilité.
– Douleurs inhabituelles type brulures, décharges électriques ou élancements.
– Instabilité de la marche avec parfois des sensations de vertiges.
– Tremblements, crampes ou faiblesses musculaires (qui entrainent des difficultés à marcher, à boutonner un vêtement ou à ouvrir un pot).
– Dysesthésie (par exemple intolérance au contact des draps).
– Altération des réflexes
– Constipation
– Difficultés à uriner
Les douleurs sont le plus souvent à prédominence nocturne (et concernent les membres inférieurs) et ne sont pas calmées par des antalgiques : brulures, sensation d’étau, de piqure ou de marche sur du gravier et parfois réveillée par le contact.
Dans de très rares cas, on peut observer des Myélopathies.
Généralement cela se produit après l’injection intrathécale de Méthotrexate ou de Cytarabine. Cela survient juste après l’injection et régresse complètement en 48h.
Les dommages du Système Nerveux Central se traduisent généralement par :
– Une démarche instable
– Trouble de la coordination
– Confusion
– Agitation
– Etourdissements
– Troubles des fonctions cognitives
Ceux qui touchent les nerfs crâniens :
– Troubles de l’ouïe, dont des acouphènes ou une perte de l’ouïe (en particulier pour les sons aigus).
– Vision légèrement floue ou double
– Mouvements saccadés des yeux
– Douleurs à la mâchoire
– Faiblesse du visage, de la langue, du cou et des épaules
– Changement du gout et de l’odorat
Afin d’établir un diagnostique précis, votre médecin peut vous orienter vers un Neurologue qui pratiquera un électromyogramme (ECG). Cet examen permet de vérifier le bon fonctionnement des nerfs.
Tous ces troubles sont temporaires mais chez certaines personnes, ils peuvent subsister des mois voir des années après. Il est également possible que ces troubles apparaissent tardivement, bien après les traitements. Et, dans certains cas, ils peuvent ne pas être reversibles.
Sources :
http://www.afsos.org
http://www.has-sante.fr
http://www.arcagy.org
http://www.cancer.ca
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