Je m’appelle Céline, j’ai 26 ans et j’habite un petit village dans le Pas de Calais.
Je suis mariée et maman d’une princesse qui s’appelle Manon âgée de bientôt 6 ans.
Nous menons une vie paisible, sans ombres noir au tableau ! Heureux tous les trois, unis et des projets pleins la tête !
Seulement un soir en juin 2015, une grosseur suspecte au niveau de mon cou vient perturber mon attention ! Des démangeaisons et une fatigue extrême s’ajoute à ça !
Je décide donc de prendre rendez vous chez mon médecin traitant qui me dirige vers un radiologue pour faire une échographie.
Les résultats de celle-ci s’annoncent d’autant plus inquiétant, une multitude de ganglions parsèment mes cervicales !
Une batterie d’examens m’attend. Ponction, prise de sang, scanner …
Les résultats arrivent rapidement mais pas aussi vite que le coup de massue que je me prends sur la tête lorsque j’apprend le résultat !
C’est un LYMPHOME HODGHKINIEN STADE 2 B
Je n’attendais pas moins de l’annonce même si je ne sais absolument pas de quoi il s’agit ; disons que quand un médecin te convoque le lendemain concernant les résultats, tu te doutes bien que ce n’est pas pour t’annoncer que tout va bien ! Tout est contradictoire et tout se chamboule dans ma tête.
Il m’annonce le protocole à suivre : Chimiothérapie 6 séances puis rayons dont il ignore encore le nombre de séances.
Ma première question fût très claire : je vais perdre mes cheveux ? sa réponse l’était aussi : oui !
Ce « OUI » je l’entends encore raisonnait dans ma tête comme si c’était hier.
On me pose le port à cath et 2 semaines plus tard j’y suis ! La 1ère chimio tant redoutée est arrivée !
Le retour à la maison fût chaotique ! Les nausées, vomissements, la fatigue et le regard de ma fille posé sur moi, qui ne reconnaît plus sa maman qui est si faible. Je m’en veux terriblement de ne pas pouvoir m’occuper d’elle.
Je suis à bout de force, je n’ai même pas le temps de penser au lendemain que je m’endors déjà !
Les chimios s’enchainent et le scanner de contrôle montre qu’il n’y a plus une trace de ce crabe.
J’attends les rayons avec impatience, je sais que ça ne peut pas être pire que les chimios ! Un mois après, les fêtes de fin d’année se préparent, on refait un scanner pour préparer les rayons, mais mon instinct me dit que quelque chose ne va pas.
Je sens la même grosseur suspecte que la première fois, je décide d’avertir mon hématologue.
Il me rassure, me dit que ça peut être dût à une petite infection, qu’il ne faut pas s’alarmer et attendre le résultat du scan !
Le 22 décembre 2015, mon téléphone retentit, le numéro de l’hôpital s’affiche et les larmes montent déjà !
En effet, les résultats ne sont pas bons ! Tout est revenu et c’est pire qu’avant !
Il m’explique le nouveau protocole : chimio intensive et autogreffe qui nécessite une hospitalisation de 4 à 6 semaines.
Je perds mes moyens, je pleure, je me dis que c’est impossible.
Ma fille âgée de 4 ans à l’époque, porteuse d’un handicap qui a besoin de moi, mon mari travaille, comment vais-je faire pour gérer, m’organiser ! Mon cœur de maman souffre terriblement et mon cœur de femme me dit que c’est injuste !
Malheureusement, comme je le répétais à plusieurs reprises depuis le début de la maladie, je n’avais pas le choix…
Pas le choix de me battre contre ce crabe qui refusait de quitter mon corps, pas le choix de ne pas flancher, pour ma fille qui a besoin de moi plus que quiconque, pour mon mari qui a toujours été à mes côtés sans jamais se plaindre !
Je puise la force de me battre dans les deux êtres si chers à mon cœur. Je sais aussi que ma bonne étoile, ma maman, que jai perdu 3 ans avant le diagnostic veille sur moi et m’aidera à franchir les étapes difficiles qui m’attendent !
Me voilà en chimio intensive qui durera donc 3 jours !
3 jours où ce produit si nocif mais tellement nécessaire va prendre possession de mon corps et me rendre différente les jours suivants ! Je réussie à gérer plus ou moins les effets secondaires même si la fatigue est très présente surtout le lendemain du retour à la maison.
Les cures s’enchainent et le scanner de contrôle est enfin arrivé !
Les résultats montrent qu’il reste un ganglion persistant.
Mon hématologue me propose de l’immunothérapie que j’accepte aprés avoir entendu le pourcentage de réussite de ce traitement concernant des cas similaires au mien.
Il me propose 4 séances. Les effets secondaires sont moins difficiles à gérer ! Peu de fatigue, pas de nausées ni de vomissements !
Une fois ces 4 séances faites, un nouveau scanner de contrôle et programmé avant l’autogreffe !
Ce scanner révèle que l’immunothérapie à fonctionnée et qu’il n’y a plus aucune trace de la maladie !
L’autogreffe est donc programmée 15 jours plus tard !
Le 21 juillet, le jour tant attendu et tant redouté arrive !
Ma vie va être entre parenthèse pendant plusieurs semaines. La chimio commence dès le premier jour, pas de temps à perdre !
Pendant 5 jours non-stop, le produit coule dans mon port à cath, je ne supporte même plus l’odeur de celui-ci. Oui oui, il y a une odeur !
Tous le monde riait car je mettais des mouchoirs à la menthe dessus afin de masquer l’odeur nauséabonde qui me provoquer des nausées et qui pouvait me faire vomir parfois.
Curieusement les jours de chimio se sont relativement bien passés, sans trop d’effets secondaires ! Le manque de ma fille est insupportable ! Ma famille, mes amis sont autorisés à venir mais, les enfants non ! Heureusement je suis entourée et soutenue depuis l’annonce.
J’ai des amis en or et une famille plus que géniale et c’est une chance inouïe.
Le jour de la greffe (deux jours plus tard) se déroula comme prévue lui aussi !
Mais quelques jours plus tard, prise de fortes diarrhées, de vomissements pendants deux jours mon hémato décide de me faire passer des examens !
Il se trouve que les nouvelles ne sont pas bonnes, occlusion et grosse infection rénale. Mon hémato m’explique calmement que je suis trop faible pour m’opérer, que l’aplasie provoquerait une surinfection et je ne survivrais pas face à cela ! Il décide de me transférer en réanimation !
Il me pose une sonde gastrique pour vider le contenu de mon estomac, me perfuse, m’injecte de la morphine à forte dose…
Une semaine plus tard, je suis sortie d’affaire, mes reins ont repris du poil de la bête, mon estomac et mes intestins vont mieux et moi aussi par la même occasion.
De retour dans ma chambre, je commence enfin à aller mieux !
Chouchoutée par le personnel soignant dès le diagnostic, je suis très heureuse de les retrouver et d’avoir quitté la réanimation !
L’aplasie prend fin quelques jours plus tard et je suis enfin autorisée à rentrer chez moi.
Les retrouvailles avec ma fille furent intenses, riches en émotion et tellement magique !
J’avais la sensation d’avoir eu une renaissance.
MA RENAISSANCE !!
Actuellement à deux ans de rémission, difficile d’oublier ce passé si chargé, si traumatisant, ce crabe m’a pris la possibilité de vivre sans angoisse, me prive de vivre normalement !
Je dois attendre l’accord de mon hémato pour concevoir un deuxième enfant, j’angoisse à chaque contrôle et j’ai la peur sans cesse de sentir de nouveau une grosseur suspecte !
Heureusement, je me fais aider de professionnel qui m’aide à aller mieux et à supprimer ses pensées négatives qui m’empêchent d’être épanouie comme avant !
Dans le fond, je le remercie d’avoir fait de moi une femme forte et toujours debout malgré ces dures épreuves !
Merci de m’avoir fait prendre conscience à quel point la vie est belle et qu’il faut profiter de chaque instant, chaque moment important de notre vie comme si c’était le dernier.
J’ai la tête remplie de projets, de rêves et d’envies qui j’espère verront le jour.
J’ai accepté de témoigner pour faire passer un message à celles et ceux qui me liront, celui de ne jamais baisser les bras, de ne jamais perdre espoir et de toujours y croire quoi qu’il arrive.
J’ai réussi à le mettre KO pourquoi pas vous ?
Merci à Lymphome & cie pour m’avoir permise de raconter mon histoire.
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